Les milieux et la biodiversité

Les milieux naturels constituent une variété de paysages qui abritent et favorisent l’interaction d’une multitude d’espèces. Chaque endroit présente des conditions spécifiques qui impactent la présence de la vie. Lorsque ces habitats sont sauvegardés, ils abritent une biodiversité abondante et équilibrée ; mais dès qu’ils subissent des dégradations, c’est l’intégralité de la vie qui en pâtit. Il est plus facile de comprendre l’importance de la préservation de ces environnements en les comprenant mieux.

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Les continuités écologiques

Qu’est ce que la trame verte et bleue ? 

La trame verte concerne les milieux naturels et semi-naturels terrestres tels que les forêts, les prairies, les haies…

La trame bleue quant à elle, concerne les milieux aquatiques et humides (fleuves, rivières, canaux, étangs, zones humides).

La Trame verte et bleue est un réseau formé de continuités écologiques terrestres et aquatiques identifiées par un document de planification régional, appelé le Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Égalité des Territoires (SRADDET), ainsi que par les documents de planification de l’Etat, des collectivités territoriales et de leurs groupements comme Pays de Gex agglo.

Quels sont les objectifs de la trame verte et bleue ?

Le but principal de la définition de la trame verte et bleue et de sa préservation par les documents de planification nationaux, régionaux et locaux, est de freiner l’érosion de la biodiversité résultant de l’artificialisation et de la fragmentation des espaces.

Le code de l’environnement (article L. 371-1 I) assigne à la Trame verte et bleue des objectifs précis tels que :

  • Diminuer la fragmentation et la vulnérabilité des habitats naturels et habitats d’espèces et prendre en compte leur déplacement dans le contexte du changement climatique ;
  • Identifier, préserver et relier les espaces importants pour la préservation de la biodiversité par des corridors écologiques ;
  • Préserver les zones humides ;
  • Mettre en oeuvre les objectifs de qualité et de quantité des eaux que fixent les schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) ;
  • Prendre en compte la biologie des espèces sauvages ;
  • Faciliter les échanges génétiques nécessaires à la survie des espèces de la faune et de la flore sauvages ;
  • Améliorer la qualité et la diversité des paysages.

La Trame verte et bleue préservée et fonctionnelle permet aux espèces animales et végétales de circuler librement, s’alimenter, se reproduire, se reposer. Ce qui assure ainsi leur cycle de vie. 

Sa prise en compte dans l’aménagement du territoire est primordiale. Pays de Gex agglo a défini sa TBV et l’a intégré aux zones naturelles protégées du Plan Local d’Urbanisme intercommunal (PLUiH) pour la protéger.

D’autres trames découlent de la trame verte et bleue… comme la trame noire et la trame turquoise.

Qu’est ce que la trame noire ?

Si la TVB concerne toutes les continuités écologiques, elle a souvent été envisagée essentiellement pour les espèces diurnes, c’est-à-dire de jour.

La trame noire est définie comme “un ensemble connecté de réservoirs de biodiversité et de corridors écologiques pour différents milieux, dont l’identification tient compte d’un niveau d’obscurité suffisant pour la biodiversité (nocturne)” (Sordello, Paquier et Daloz 2021 – https://www.trameverteetbleue.fr/quest-ce-que-la-trame-noire).

Ainsi, le principal objectif de la trame noire est de “préserver et/ou restaurer un réseau écologique propice à la vie nocturne.”

En effet, le développement de l’éclairage artificiel pour les activités humaines génère de nombreux impacts notamment sur les espèces perturbant leurs cycles de vie. En effet, il désoriente les animaux, modifie leurs comportements de chasse, de reproduction et de repos, et peut fragmenter leurs habitats en créant des obstacles lumineux infranchissables.

Par ailleurs, la pollution lumineuse a un impact sur la santé humaine. L’exposition excessive à la lumière artificielle perturbe le rythme circadien, affecte la production de mélatonine et entraîne des troubles du sommeil et de l’humeur.

Enfin, une utilisation excessive ou mal conçue de l’éclairage entraîne une consommation d’énergie importante.

Afin de poursuivre le travail engagé de préservation de la trame verte et bleue, Pays de Gex agglo prévoit de définir la trame noire sur le territoire. 

Faire le lien avec le schéma directeur des énergies…

Quand est-il de la trame turquoise ?

La trame turquoise l’interface de la trame verte (milieux secs) et de la trame bleue (milieux humides et aquatiques). Elle constitue l’espace fonctionnel nécessaire au développement de la biodiversité aquatique et humide, certaines espèces ayant besoin d’une variété de milieux pour réaliser leur cycle biologique. La trame turquoise permet la protection des habitats d’espèces tels que les amphibiens

Les milieux aquatiques et humides

Qu’est ce qu’un cours d’eau ?

Le cours d’eau évolue dans une vallée au relief plus ou moins marqué. Il s’écoule le plus souvent dans son lit mineur¹, délimité par des berges². Il peut déborder en cas de crue³ : l’espace sur lequel il peut s’étendre correspond au lit majeur4, entièrement recouvert d’eau lors d’importantes crues. Sur les berges se développent des arbres et des arbustes adaptés à cet environnement humide : ils constituent la ripisylve5.

¹lit mineur : lit dans lequel l’eau s’écoule en temps normal

²berges : bords permanents d’un cours d’eau, caractérisé par sa forme transversale (berge en pente douce, berge abrupte), sa composition (sableuse, marneuse) et sa végétation (herbacée, arbustive)

³crue : élévation du niveau d’un cours d’eau

4lit majeur : ensemble des terrains pouvant être inondés lors d’une crue d’un cours d’eau

5ripisylve : formation végétale qui se développe sur les bords des cours d’eau ou des plans d’eau situés dans la zone frontière entre l’eau et la terre.

Les rivières, les lacs, les étangs,… constituent ce que l’on appelle les milieux aquatiques.

Quels sont les milieux humides ?

Les milieux humides regroupent les marais, les tourbières, les prairies humides, les lagunes. Ils représentent environ 1857 hectares dans le Pays de Gex, soit 113 zones humides. Ces zones, gorgées d’eau douce, salées ou saumâtres*, jouent un rôle fondamental dans les équilibres écologiques et hydrologiques.

Selon le Code de l’environnement, une zone humide est un terrain, exploité ou non, habituellement inondé ou saturé d’eau, dont la végétation est dominée par des plantes hygrophiles au moins une partie de l’année.

*saumâtre : goût salé et amer

Les zones humides remplissent 3 principales fonctions : 

  • Régulation de l’eau : Elles agissent comme des éponges naturelles, absorbant les eaux de crue et les relâchant progressivement, ce qui réduit les risques d’inondation en aval et maintient les niveaux d’eau pendant les périodes de sécheresse.
  • Filtration et purification de l’eau : Elles filtrent les sédiments, les nutriments excédentaires (comme le phosphore et l’azote) et les polluants, améliorant ainsi la qualité de l’eau des rivières et des nappes phréatiques.
  • Habitat pour la biodiversité : Ce sont des écosystèmes extrêmement riches, abritant une grande variété d’espèces animales (oiseaux, poissons, amphibiens, insectes) et végétales adaptées à des conditions humides.

Elles rendent aussi des services écosystémiques tels que :

  • Services d’approvisionnement par la production de ressources (poissons, matériaux,  plantes médicinales).
  • Services de régulation : régulation de l’eau (atténuation des crues et sécheresses), filtration et purification de l’eau, recharge des nappes phréatiques, atténuation du changement climatique par le stockage de carbone.
  • Services de soutien : habitat pour la biodiversité, maintien de la vie et des processus écologiques.
  • Services culturels : loisirs et éducation (pêche, observation de la faune, randonnée, éducation environnementale).

Afin d’en savoir davantage sur le Grand cycle de l’eau, cliquez ICI (lien vers la page Grand cycle de l’eau).